Abdourahmane Sarr plaide pour une stabilité monétaire et une coopération économique renouvelée

À l’occasion du Big de Bpifrance, tenu ce mardi à Paris, le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, a livré une vision claire et ambitieuse du financement du développement africain. Représentant le Premier ministre du Sénégal, M. Ousmane Sonko, il a insisté sur le rôle central de la stabilité monétaire, de la discipline budgétaire et de la liberté économique pour bâtir une croissance durable et souveraine

La stabilité monétaire, un atout collectif

« De l’argent, il y en a assez dans le monde. Mais pour y accéder, il faut bâtir la confiance », a affirmé le ministre, soulignant que le capital se dirige vers les économies offrant le meilleur rendement ajusté au risque.Dans ce cadre, il a rappelé le choix stratégique de l’UEMOA, qui repose sur une banque centrale indépendante et un cadre monétaire crédible. Cet « actif collectif », selon lui, protège la compétitivité des pays membres et sécurise les investissements.

Discipline et transformation systémique

M. Sarr a précisé que la discipline macroéconomique, bien qu’essentielle, ne saurait suffire. Il a plaidé pour une transformation systémique en faveur d’une économie de marché plus dynamique, où l’État ne se substitue pas aux acteurs privés mais structure et encadre un développement endogène appuyé par l’investissement extérieur.

« L’État ne peut pas tout faire. Seule la liberté économique libère l’énergie créatrice »,

a-t-il martelé.

Une coopération réinventée avec la France

Le ministre a également invité à dépasser la logique traditionnelle de l’aide pour bâtir un partenariat fondé sur la vérité, le respect et l’intérêt mutuel. Il a exhorté les entreprises françaises à renforcer leurs investissements en Afrique, en particulier dans les territoires dynamiques, les infrastructures modernes et l’urbanisation des villes côtières.

« Notre partenariat avec la France doit reposer sur des relations mutuellement profitables, où l’Afrique est perçue non comme un simple marché, mais comme un territoire d’innovation et de compétitivité »,

a-t-il déclaré.

La vérité comme exigence féconde

En conclusion, Abdourahmane Sarr a insisté sur l’importance d’une gouvernance fondée sur la sincérité et la transparence :

« En plaçant la vérité au cœur de nos finances, de nos monnaies et de notre coopération, nous ouvrons la voie à un développement partagé, durable et souverain. »