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Audit du secteur minier : un plan d’assainissement lancé face à de graves irrégularités

  • Photo du rédacteur: Elhadji Falilou Fall
    Elhadji Falilou Fall
  • 17 sept.
  • 2 min de lecture
Le ministère du Pétrole et des Mines a rendu publics les résultats de l’audit portant sur 1 153 titres miniers, révélant une situation préoccupante dans la gestion des ressources extractives du Sénégal.
Le ministère du Pétrole et des Mines a rendu publics les résultats de l’audit portant sur 1 153 titres miniers, révélant une situation préoccupante dans la gestion des ressources extractives du Sénégal.

Des chiffres alarmants

Sur l’ensemble des demandes analysées, seules 94 ont été jugées recevables, soit un taux de conformité limité à 8,15 %. Les enquêteurs ont par ailleurs inspecté 848 sites miniers, dont 620 disposaient de documents administratifs réguliers, mais la découverte de 228 sites d’exploitation clandestins illustre la gravité des dérives constatées.

À ces irrégularités s’ajoutent 275 titres inactifs, confirmant l’existence d’une gestion défaillante des ressources minières.


Des dysfonctionnements systémiques

L’audit a mis en évidence des pratiques récurrentes : exploitation de titres expirés, absence de renouvellement des autorisations, octroi irrégulier de titres contournant les procédures, et défaut d’enregistrement au cadastre minier.

Sur le plan fiscal, plusieurs opérateurs ne se sont pas acquittés des taxes et redevances dues à l’État. Certaines entreprises ont également manqué à leurs obligations contractuelles en matière de responsabilité sociale et environnementale.


Le plan d’assainissement annoncé

Face à ce constat, le ministre du Pétrole et des Mines, Birame Soulèye Diop, a présenté un plan d’assainissement d’envergure. L’objectif affiché est de « protéger à la fois les intérêts de l’État, des communautés locales et des opérateurs ».

Dans ce cadre, des journées portes ouvertes se tiendront du 18 au 26 septembre dans cinq pôles géologiques (Thiès, Kaolack, Ziguinchor, Kédougou et Matam). Ces rencontres visent à sensibiliser les acteurs aux procédures légales d’octroi et de gestion des titres miniers.

Un comité d’instruction composé de plus de vingt experts a également été mis en place pour examiner, dans le strict respect de la législation, les futures demandes.


Une période exceptionnelle de régularisation

Pour accompagner les opérateurs, le ministère a instauré une période de grâce de 60 jours permettant de régulariser les dossiers. Cette disposition, inédite dans la législation actuelle, constitue une dernière opportunité avant l’application de sanctions.

« Cette période a été instaurée par souci d’accompagnement et de soutien au secteur privé national », a précisé le ministre, insistant sur la priorité donnée au dialogue plutôt qu’à la répression.


Vers une gouvernance minière renouvelée

Au-delà de l’audit, cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large de transparence et de gouvernance participative. Le gouvernement entend impulser une nouvelle dynamique afin de concilier les intérêts de l’État, des communautés locales et des opérateurs privés.


Dans un contexte mondial marqué par la transition énergétique et les besoins croissants en ressources naturelles, le Sénégal veut ainsi optimiser la valorisation de son potentiel minier tout en mettant un terme aux pratiques irrégulières qui fragilisent le secteur.



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