Bamboung : la renaissance d’un sanctuaire marin grâce à l’alliance entre science et communautés
- Elhadji Falilou Fall

- 15 sept.
- 2 min de lecture

Créée en 2004, l’AMP de Bamboung s’étend sur 7 000 hectares et constitue aujourd’hui un modèle de gouvernance partagée. Treize villages riverains, pêcheurs, femmes transformatrices, organisations communautaires et autorités administratives participent ensemble à son comité de gestion. « La conservation n’a de sens que si elle est comprise et partagée par les communautés », insiste le capitaine Touradou Sonko, conservateur du site.
Une biodiversité retrouvée
Avant sa mise sous protection, Bamboung comptait à peine 49 espèces de poissons. Deux décennies plus tard, les inventaires en recensent 85, dont le « thiof », en voie de raréfaction ailleurs au Sénégal. L’AMP abrite également une riche avifaune, des reptiles, mollusques et espèces rares de mangroves. L’interdiction de pêche dans le cœur de la réserve, combinée à une surveillance communautaire rigoureuse, a permis de restaurer l’équilibre écologique.
Un moteur de développement local
La préservation de l’écosystème s’accompagne d’initiatives génératrices de revenus : unités de transformation, moulins, fermes aquacoles, maraîchage collectif et écotourisme. Chaque année, des programmes d’éducation environnementale sensibilisent les enfants des 13 écoles riveraines. « La protection ne doit pas être un fardeau, mais un levier de développement », rappelle le capitaine Sonko.
Un modèle reconnu au-delà des frontières
Intégrée à la réserve de biosphère du Delta du Saloum inscrite à l’UNESCO, Bamboung attire délégations et chercheurs venus de la sous-région. Son modèle de cogestion inspire d’autres pays comme la Guinée-Bissau et la Mauritanie.
Malgré les succès, les défis persistent : pêche illégale, changements climatiques et pression démographique. Mais la conviction demeure : « Nous sommes les héritiers de ce patrimoine, mais aussi ses gardiens. Si nous réussissons, Bamboung restera une école vivante pour l’Afrique et pour le monde », conclut Touradou Sonko.




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