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Dette cachée du Sénégal : le FMI révèle un trou budgétaire historique de 7 milliards de dollars

  • Photo du rédacteur: Le Patriote
    Le Patriote
  • 7 nov.
  • 2 min de lecture
Edward Guemayel chef mission FMI au Sénégal
Le Fonds monétaire international (FMI) a levé le voile sur une réalité économique inquiétante : près de 7 milliards de dollars de dette non déclarée auraient été accumulés entre 2019 et 2024, sous l’administration de l’ancien président Macky Sall. Cette découverte, jugée « sans précédent en Afrique », a conduit à la suspension temporaire des discussions entre le FMI et le Sénégal pour la reprise d’un nouveau programme d’appui budgétaire.

Une situation jugée inédite par le FMI

À l’issue d’une mission de deux semaines à Dakar, le chef de mission du FMI, Edward Gemayel, a confirmé à RFI que « le cas du Sénégal, avec une dette cachée de cette ampleur, est inédit sur le continent africain ».Cette situation soulève des interrogations profondes sur la gouvernance budgétaire et la transparence financière des dernières années, d’autant plus qu’elle intervient à un moment où le pays cherche à redéfinir sa trajectoire économique sous la présidence de Bassirou Diomaye Faye et la conduite du Premier ministre Ousmane Sonko.

Le FMI, tout en saluant la coopération actuelle des autorités sénégalaises, estime que la reprise d’un programme de prêt ne pourra intervenir qu’après la mise en œuvre de mesures correctrices structurelles.


Les réformes exigées : transparence et centralisation

Parmi les recommandations formulées par le FMI figurent :

  • la centralisation complète de la gestion de la dette publique au sein d’un seul ministère, afin d’éviter la multiplicité des canaux de financement ;

  • la publication des résultats de l’audit des arriérés, jugée essentielle pour restaurer la confiance des investisseurs et des partenaires techniques et financiers;

  • et la mise en place de mécanismes de contrôle interne renforcés pour prévenir toute dissimulation future.

Ces mesures s’inscrivent dans une logique de bonne gouvernance économique, alignée avec la politique de rigueur, d’éthique et de redevabilité prônée par le nouveau gouvernement.


Un contexte budgétaire tendu

L’impact de cette dette cachée se fait déjà ressentir.

L’agence Moody’s a abaissé à trois reprises la note souveraine du Sénégal en l’espace d’un an, citant une « trajectoire d’endettement inquiétante ». Selon les dernières estimations, la dette publique représenterait désormais 132 % du PIB, un niveau record qui pèse sur la soutenabilité des finances publiques.

Dans ce contexte, l’absence d’un nouvel accord avec le FMI risque d’accentuer la pression financière sur le pays, notamment sur le financement des investissements publics et la stabilité monétaire.


Le FMI reste confiant dans le dialogue

Malgré la gravité de la situation, le FMI assure rester « engagé à parvenir rapidement à un accord », tout en rappelant qu’il est rare qu’un programme soit finalisé après une première visite.

Les prochaines discussions, attendues dans les semaines à venir, devraient préciser le calendrier de redressement budgétaire et la nature des engagements réciproques entre Dakar et l’institution de Bretton Woods.


Un tournant pour la transparence financière

Ce révélateur budgétaire marque un tournant dans la gouvernance économique du Sénégal.

La priorité affichée du président Bassirou Diomaye Faye et de son gouvernement est désormais de restaurer la confiance – à la fois auprès des citoyens, des investisseurs et des partenaires internationaux – par la transparence, la rationalisation des dépenses publiques et la lutte contre les pratiques opaques.

Au-delà du choc des chiffres, cette crise représente une opportunité de refondation : celle de rebâtir un modèle de gestion publique aligné sur les principes de discipline, de vérité budgétaire et de responsabilité collective.


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