Fadilou Keïta interpelle Macky Sall sur son « activisme diplomatique »

Le DG de la CDC évoque le dossier ArcelorMittal comme "seul susceptible d'entraîner des poursuites pour haute trahison" et appelle à plus d'équilibre dans la justice

Dakar, le 09 octobre 2025 – Le directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) et membre du Bureau politique de Pastef/Les Patriotes, Fadilou Keïta, est monté au créneau hier contre ce qu'il qualifie d'« activisme médiatique, politico-économique et diplomatique intempestif » de l'ancien président Macky Sall depuis l'étranger. Des déclarations faites à la barre du tribunal de Dakar où il était venu soutenir de jeunes militants patriotes convoqués devant les juges.

Un appel au retour de l'ancien président

Coordinateur du « Nemekou Tour » lors des législatives anticipées de novembre 2024, Fadilou Keïta a interpellé directement l'ancien chef de l'État : « Comme il dit assumer tout ce qui s'est passé durant son magistère, s'il était sérieux et courageux, il reviendrait au Sénégal, où il a des biens, des parents et des amis. Mais il n'ose pas mettre les pieds au pays. » Un discours qui traduit la tension politique persistante entre l'ancienne majorité et la nouvelle.

Le dossier ArcelorMittal au cœur des préoccupations

Selon le directeur général de la CDC, « ce qui déstabilise le plus Macky Sall, c'est le dossier ArcelorMittal ». Il affirme que l'ancien président aurait confié à ses proches qu'il s'agissait du « seul dossier susceptible d'entraîner des poursuites pour haute trahison ». Et Fadilou Keïta de poursuivre, déterminé : « Nous avons vu les documents où figurent son engagement et sa signature. Inchallah, Macky Sall sera poursuivi pour haute trahison et il sera arrêté. »

Solidarité avec les militants et appel à l'apaisement

Le responsable politique a également exprimé sa solidarité envers les jeunes patriotes incarcérés, saluant leur « endurance » et espérant leur libération prochaine. Revenant sur les épreuves traversées par les militants de Pastef, il a évoqué « les attaques contre nos convois, la répression brutale, la torture et les emprisonnements illégaux », des événements ayant provoqué, selon lui, « des traumatismes sévères ».

Tout en reconnaissant la persistance de certaines tensions, Fadilou Keïta a appelé à « plus d'équilibre dans la distribution de la justice », estimant que l'État, « seul détenteur de la violence légitime », devait veiller à une application équitable du droit.

Un message d'unité et de discipline

En conclusion, le membre du Bureau politique de Pastef a invité ses camarades patriotes à « resserrer les rangs, respecter la discipline du parti ainsi que les lois et règlements du pays ». Il a assuré que les responsables investis de fonctions publiques « resteront au service de tous les citoyens sénégalais, sans exception », envoyant ainsi un message d'apaisement et d'unité nationale