FMI – Sénégal : le Conseil d’administration examine le dossier du « misreporting » de la dette
- Elhadji Falilou Fall

- 3 oct.
- 2 min de lecture

Une coopération affichée entre Dakar et le FMI
Mme Kozack a tenu à souligner « la volonté de coopération entre les autorités sénégalaises et les équipes du FMI ». Elle a précisé que les deux parties étaient « engagées à résoudre de manière constructive le dossier de la fausse déclaration de dette », réitérant ainsi la disponibilité de l’institution financière à travailler avec Dakar dans un esprit de transparence.
Vers un nouveau programme avec le FMI
Au-delà de cette affaire, le FMI a annoncé l’ouverture prochaine de discussions autour d’un nouveau programme de coopération. Celui-ci devrait être officialisé à l’occasion des Assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale prévues ce mois d’octobre à Washington. Une perspective qui témoigne de la volonté des deux partenaires de tourner la page des irrégularités constatées pour ouvrir une nouvelle phase de collaboration économique.
Une dette « cachée » de 7 milliards de dollars révélée
Le dossier de misreporting prend sa source dans la révélation faite par le gouvernement du président Bassirou Diomaye Faye, selon laquelle l’ancien régime avait dissimulé une dette estimée à 7 milliards de dollars. Cette découverte a conduit le FMI à suspendre un prêt de 1,8 milliard de dollars accordé au Sénégal.
Sur la chaîne France 24, le 26 septembre dernier, le président Faye a déclaré que la situation est « encore plus grave que ce que nous avions soupçonné », évoquant une dette publique représentant près de 119 % du PIB et un déficit budgétaire avoisinant 13 %.
Réactions des marchés
L’annonce du FMI a immédiatement eu un impact positif sur les marchés financiers : les obligations souveraines sénégalaises libellées en dollars et arrivant à échéance en 2033 ont fortement progressé, figurant parmi les meilleures performances des titres de dette des pays émergents. Un signe que les investisseurs espèrent une issue favorable aux discussions en cours.
Une démarche pour restaurer la crédibilité du Sénégal
Pour le président Bassirou Diomaye Faye, la transparence demeure la priorité. « L’audit commandé à des cabinets internationaux n’est pas fait pour le FMI, mais pour la crédibilité des dirigeants que nous sommes vis-à-vis de notre peuple et pour la crédibilité du Sénégal sur la scène internationale », a-t-il insisté.Le chef de l’État rappelle par ailleurs avoir alerté dès 2018 sur les dépassements financiers de l’ancien gouvernement.
Un tournant stratégique
L’examen de ce dossier par le Conseil d’administration du FMI constitue un moment décisif pour la trajectoire économique du Sénégal. Au-delà de la résolution d’un contentieux financier, il s’agit de restaurer la confiance des bailleurs, de sécuriser les financements extérieurs et de consolider la stabilité macroéconomique du pays.
Un communiqué officiel du FMI est attendu à l’issue de la réunion de ce vendredi.




Commentaires