Inflation au Sénégal : une hausse modérée à 2,6% en septembre 2025, malgré des pressions sectorielles
- Le Patriote

- 16 oct.
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Dakar, le 15 octobre 2025 – L'économie sénégalaise affiche une inflation modérée avec une progression des prix à la consommation de 2,6% en glissement annuel au mois de septembre 2025, selon les dernières données publiées par l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie. Cette tendance masque cependant des réalités sectorielles contrastées, avec des hausses significatives dans certains postes de dépense essentiels.
Une inflation tirée par les produits de première nécessité
L'analyse détaillée du panier de consommation révèle que l'alimentation reste le principal moteur de l'inflation. Les prix des produits alimentaires et boissons non alcoolisées ont enregistré une hausse préoccupante de +4,9%, impactant directement le pouvoir d'achat des ménages. Cette tendance s'explique par plusieurs facteurs structurels et conjoncturels affectant la production et la distribution des denrées alimentaires.
Les autres postes de dépense contribuant significativement à la hausse générale incluent :
Boissons alcoolisées, tabac et stupéfiants : +8,4%
Transport : +2,5%
Ameublement et équipement ménager : +2,5%
Restaurants et hébergement : +2,2%
Services de santé : +2,1%
Des contreparties modératrices notables
Cette pression inflationniste est partiellement compensée par la baisse des prix dans certains secteurs :
Services d'information et communication : -3,2%
Soins personnels et protection sociale : -1,4%
Ces baisses reflètent notamment les effets de la digitalisation accélérée et de la concurrence dans les télécommunications, ainsi que les politiques sociales mises en œuvre par le gouvernement.
Inflation sous-jacente : un indicateur préoccupant à +4,8%
L'inflation sous-jacente, qui exclut les produits volatils (énergie et produits frais), s'établit à +4,8%, un niveau significativement plus élevé que l'inflation globale. Cet écart souligne les pressions structurelles persistantes sur l'économie et interpelle les autorités monétaires sur la nécessité de maintenir une vigilance accrue.
Dynamique contrastée entre produits locaux et importés
L'analyse par origine des produits révèle une divergence marquée :
Produits locaux : +5,1%
Produits importés : -2,9%
Cette situation reflète la vigueur de la demande intérieure mais aussi les effets de l'appréciation relative du franc CFA et de la baisse des cours mondiaux de certaines matières premières importées.
Perspectives et implications pour la politique économique
La structure de cette inflation, tirée principalement par les biens non durables (+3,8%) et les services (+1,9%), appelle à une réponse politique nuancée. Le gouvernement devra conjuguer :
Le soutien au pouvoir d'achat des ménages
La préservation de la compétitivité des entreprises locales
Le maintien de la stabilité macroéconomique
Les prochains mois seront déterminants pour évaluer la persistance de ces tendances et l'efficacité des mesures déjà mises en place pour contenir l'inflation, dans un contexte international encore marqué par des incertitudes.




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