top of page

Sangomar : des recettes record pour Woodside, mais quelle part pour le Sénégal ?

  • Photo du rédacteur: Le Patriote
    Le Patriote
  • 22 oct.
  • 2 min de lecture
Le champ pétrolier de Sangomar continue de faire parler de lui. L’opérateur australien Woodside Energy, détenteur de 82 % de participation dans le projet, a publié ses résultats pour le troisième trimestre 2025, confirmant des performances remarquables : 99 000 barils par jour produits, pour des revenus trimestriels atteignant 477 millions de dollars, soit environ 270 milliards de francs CFA.
Le champ pétrolier de Sangomar continue de faire parler de lui. L’opérateur australien Woodside Energy, détenteur de 82 % de participation dans le projet, a publié ses résultats pour le troisième trimestre 2025, confirmant des performances remarquables : 99 000 barils par jour produits, pour des revenus trimestriels atteignant 477 millions de dollars, soit environ 270 milliards de francs CFA.

Des performances financières en nette progression

Depuis le début de l’année 2025, le projet Sangomar a généré un total impressionnant de 1,468 milliard de dollars — l’équivalent de 831 milliards de francs CFA — selon le rapport publié par la compagnie australienne.

À titre de comparaison, à la même période en 2024, Woodside n’avait enregistré que 464 millions de dollars de revenus, soit près de trois fois moins.

Dans un communiqué, Meg O’Neill, Directrice générale de Woodside, a salué « une hausse significative de la production trimestrielle, atteignant 51 millions de barils équivalent pétrole », tout en soulignant que Sangomar affiche un taux de fiabilité de 98,2 %, preuve de la stabilité opérationnelle du site.


Une manne pétrolière qui pose question

Si ces chiffres confirment le potentiel économique de Sangomar, une interrogation majeure demeure : quelle part effective reviendra au Sénégal, à l’heure où le pays traverse une période de tension budgétaire et de réformes économiques profondes ?

En effet, selon les termes des contrats pétroliers, une grande partie des revenus issus du champ est encore absorbée par le "cost oil", c’est-à-dire le remboursement des dépenses engagées par l’opérateur pour l’exploration, le développement et la mise en production du champ.

Ce mécanisme, bien que courant dans l’industrie pétrolière, repousse dans le temps la part nette de l’État sénégalais, notamment celle issue du "profit oil", jusqu’à l’amortissement total des coûts d’investissement.


Le défi de la transparence et de la souveraineté énergétique

Dans un contexte où le gouvernement du Président Bassirou Diomaye Faye et du Premier ministre Ousmane Sonko prône une gouvernance rigoureuse et souveraine des ressources naturelles, la question du partage équitable des revenus pétroliers se pose avec acuité.

Les Sénégalais attendent désormais de connaître la part réelle qui reviendra à la nation et comment ces ressources seront utilisées pour financer les priorités nationales : infrastructures, éducation, santé et souveraineté alimentaire.

Les autorités, à travers le Comité national ITIE et le Ministère du Pétrole et des Énergies, sont ainsi appelées à maintenir une communication claire sur la répartition des recettes et l’évolution du remboursement du “cost oil”, afin de garantir la transparence et la confiance publique autour de ce premier grand projet pétrolier national.


Un tournant stratégique pour l’économie sénégalaise

Avec Sangomar, le Sénégal entre pleinement dans l’ère pétrolière. Les mois à venir seront décisifs pour mesurer l’impact réel de cette production sur les finances publiques et sur la capacité du pays à transformer la rente pétrolière en moteur de développement durable.


Entre espoir et vigilance, le défi reste immense : faire de l’or noir un levier de prospérité nationale, et non un mirage économique.


Commentaires


Les commentaires sur ce post ne sont plus acceptés. Contactez le propriétaire pour plus d'informations.
bottom of page