Souveraineté ou Opacité ? : Le Piège des Dettes Cachées qui Étrangle le Sénégal
- Le Patriote

- 20 oct.
- 3 min de lecture

La Souveraineté par la Transparence, ou l'Art de la Fourmi Ingénieuse et Connectée
Croire en soi, c’est aussi avoir la force d’assumer ses choix devant le monde.
Le débat sur les "dettes cachées" et la souveraineté nationale touche à une question essentielle : comment un pays comme le nôtre peut-il forger son développement sans aliéner son âme ? La réponse ne réside pas dans le repli et le silence, mais dans une confiance en soi qui s'exprime par la transparence et l'intelligence stratégique.
La vraie ingéniosité n'est pas dans l'ombre, mais dans la lumière
On nous oppose la fourmi travailleuse et silencieuse à la cigale bruyante et imprévoyante. Cette fable est séduisante, mais elle est incomplète. La fourmi la plus ingénieuse n'est pas celle qui thésaurise seule dans l'obscurité ; c'est celle qui construit des réseaux complexes, qui collabore avec sa colonie et qui, ce faisant, devient plus forte collectivement. Son véritable trésor n'est pas son grenier secret, mais sa capacité à coopérer.
De la même manière, la souveraineté n'est pas le droit de se cacher, mais la capacité de s'engager en tant que partenaire fiable. C'est la liberté de prendre des décisions internes sans être dicté par l'extérieur, mais aussi la sagesse de comprendre que dans l'économie globale, la crédibilité est la monnaie la plus forte. Un État qui dissimule ses engagements financiers, même internes, ne protège pas sa souveraineté ; il mine la confiance qui est le fondement de toute relation internationale durable.
Assumer ses choix, c'est le propre d'un État souverain
Il est vrai et nous devons être sincères : certaines décisions stratégiques relèvent du domaine réservé de la nation. Personne n'a à dicter au Sénégal ses priorités de développement. Cependant, la manière de les financer engage notre parole collective. Prétendre que les dettes contractées par des entreprises publiques ou avec des créanciers privés étrangers sont un pur secret d'État est une illusion dangereuse.
La vérité que nous devons affronter est la suivante : toute dette, qu'elle soit "interne" ou "externe", engage les finances publiques et, in fine, le contribuable sénégalais. La cacher, c'est prendre le risque de compromettre l'avenir de notre pays pour des gains politiques à court terme. Le véritable courage, la véritable "rupture" salutaire, n'est pas de nier cette réalité, mais de l'organiser. C'est mettre en place une ingénierie financière auditable et responsable, qui attire les investisseurs par sa robustesse et non par son opacité.
Le FMI n'est pas un chasseur, c'est un miroir
Décrire le FMI comme un prédateur qui nous "tient par la gorge" est un récit victimaire qui nous déresponsabilise. En réalité, les institutions comme le FMI sont le reflet de notre propre discipline financière. Leurs conditionnalités ne sont pas une remise en cause de notre souveraineté, mais une exigence de cohérence et de transparence, gages de stabilité. Y voir un "piège" revient à ignorer les principes élémentaires de la gestion des risques qui s'appliquent à tout État ou entreprise.
Notre chemin vers le développement n'est pas coupé, il se reconstruit sur des bases plus solides
La levée des subventions est douloureuse, personne ne le nie. Mais cette douleur doit être le catalyseur d'une transformation profonde. Au lieu de "pleurer et gémir", comme le dit si bien la citation, nous avons la capacité de répondre à ce défi. La solution n'est pas de libérer des hommes d'affaires sous prétexte qu'ils ont "aidé l'État" dans des opérations opaques, mais de bâtir un environnement où les affaires se font dans la clarté, au service de l'intérêt général.
Cessons le bruit, oui. Mais parlons juste et travaillons fier.
Le vrai patriotisme ne consiste pas à étouffer les polémiques "dans le silence", mais à les dépasser par un débat public éclairé et des actes irréprochables. Travaillons comme la fourmi, avec abnégation, mais n'oublions pas que notre colonie s'appelle la Nation Sénégalaise, et que sa force réside dans l'intelligence de ses connexions avec le monde.
Assumons nos choix, certes. Mais assumons surtout les choix de la transparence, de la bonne gouvernance et de la parole donnée. C'est la seule voie pour que notre "génie créatif" soit non seulement valorisé, mais aussi cru et respecté sur la scène internationale. C'est en ayant confiance en notre capacité à être un partenaire fiable que nous affirmerons notre plus grande souveraineté.
Le Patriote




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