Souveraineté pharmaceutique : le Sénégal vise 50 % de production locale d’ici 2050
- Elhadji Falilou Fall

- 3 oct.
- 2 min de lecture

Réduire la dépendance aux importations
Aujourd’hui, près de 95 % des médicaments consommés au Sénégal sont importés. Selon Doudou Sonko, coordonnateur de la cellule partenariats de l’Agence sénégalaise de réglementation pharmaceutique (ARP), il est temps de renverser la tendance.
« Le Sénégal dispose des moyens nécessaires pour produire localement. Le cadre juridique est déjà en place, et l’ARP, créée en 2022, est pleinement compétente sur l’ensemble du secteur pharmaceutique »,
a-t-il assuré.
Une agence reconnue par l’OMS
En seulement trois ans, l’ARP a atteint le niveau de maturité 3, reconnaissance internationale attribuée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela fait du Sénégal le premier pays francophone d’Afrique et le septième du continent à atteindre ce niveau, signe d’une agence « fiable, capable de mettre sur le marché mondial des produits pharmaceutiques conformes aux standards internationaux ».L’ambition est désormais de progresser vers le niveau 4, à l’image des pays européens.
Premiers résultats concrets
Grâce à ce cadre réglementaire renforcé, les industries implantées au Sénégal développent déjà 20 nouveaux produits pharmaceutiques destinés à être fabriqués localement et distribués par des entreprises sénégalaises. Ces initiatives s’inscrivent dans la vision portée par le Plan national de développement sanitaire et social (2019-2028), qui fait de la souveraineté pharmaceutique une priorité nationale.
Une plateforme pour sécuriser la chaîne d’approvisionnement
Sous la présidence du préfet de Tivaouane, Mamadou Guèye, la nouvelle plateforme installée regroupe des représentants de l’État, des collectivités territoriales, des prestataires de santé, des relais communautaires et de la pharmacie régionale d’approvisionnement.
Ses missions incluent :
proposer et planifier des solutions pour renforcer l’approvisionnement,
rechercher des financements,
lutter contre le marché illicite des médicaments,
prévenir les ruptures de stock,
contrôler et signaler les effets secondaires des médicaments sur le marché.
Un levier stratégique pour la souveraineté sanitaire
Pour les autorités, cette initiative n’est pas seulement une réforme sectorielle, mais un choix stratégique. En réduisant sa dépendance aux importations, le Sénégal veut garantir la sécurité de son système de santé, soutenir son industrie locale et contribuer à une meilleure accessibilité des médicaments pour les populations.
« Produire 50 % de nos besoins d’ici 2050 n’est pas seulement une ambition, c’est une nécessité pour bâtir une souveraineté pharmaceutique durable »,
a conclu Doudou Sonko.




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