Sénégal : Ultimatum de la députée PASTEF Fatou Cissé Goudiaby au président Diomaye Faye sur le sort du ministre de l'Environnement
- Le Patriote

- 9 nov.
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Cette prise de position, rendue publique via les réseaux sociaux, intervient dans un contexte de tensions au sein de la coalition majoritaire au pouvoir, marqué par des soupçons de détournement de fonds pesant sur le ministre et des accusations de manque de respect envers Ousmane Sonko, leader historique de PASTEF et figure clé du projet politique en cours
Une position de principe ancrée dans la loyauté partisane
Dans sa missive, Fatou Cissé Goudiaby, élue sous le label PASTEF à l'Assemblée nationale, justifie sa démarche par deux motifs principaux.
D'abord, les "soupçons de détournement" qui pèsent sur le Dr Diouf, sans entrer dans les détails des enquêtes en cours.
Ensuite, "ku kheekh sunu Leader politique Ousmane SONKO, ma kheekh laa" – une expression signifiant à peu près "Je combattrai celui qui déclare la guerre à notre leader Ousmane Sonko"
La députée invoque les récentes déclarations de Sonko, datées du 10 juillet et du 8 novembre 2025, pour souligner la nécessité de défendre « les droits et le respect » de leur chef. "Nous avons besoin de sa sérénité, afin qu'il puisse concentrer ses efforts dans la mise en œuvre de notre Projet", écrit-elle, en référence au programme politique PASTEF, validé par les électeurs lors des dernières élections. Elle qualifie le slogan « #Sonko_moy_Diomaye » non comme une simple formule, mais comme « l'étape 1 (2024-2029) du gouvernail de PASTEF au pouvoir jusqu'au 2050 », sous réserve de la volonté divine (« Insha Allah »).
Fatou Cissé Goudiaby met en garde contre toute tentative de "déstabiliser ce tandem", arguant que cela mettrait en péril "l'avenir de notre pays et la préservation de tant de sacrifices" des militants et sympathisants
Contexte politique : Tensions internes et enjeux budgétaires
PASTEF, parti fondé par Ousmane Sonko, a porté Bassirou Diomaye Faye à la présidence en 2024, sur la base d'un projet anti-corruption et de rupture avec l'ancien régime. Le ministre Abdourahmane Diouf, nommé au gouvernement, fait l'objet de critiques croissantes au sein de la base militante pour des allégations de malversations et une position perçue comme distante vis-à-vis de Sonko.
L'examen du projet de loi de finances 2026 à l'Assemblée nationale, qui débute cette semaine, place la majorité dans une position délicate. Bien que le PASTEF dispose d'une majorité absolue, des dissensions internes pourraient compliquer l'adoption des budgets sectoriels. La menace de la députée Goudiaby, qui se présente comme "représentante du peuple", pourrait inciter d'autres élus à suivre, fragilisant la cohésion de la coalition
.Le ministère de l'Environnement, dirigé par Dr Abdourahmane Diouf depuis l'entrée en fonction du gouvernement, gère les priorités nationales comme la lutte contre la déforestation et la transition écologique, dans un pays vulnérable au changement climatique. Un blocage budgétaire pourrait entraver ces initiatives, au moment où le Sénégal prépare des engagements internationaux sur le climat.
Réactions attendues
Aucune réponse officielle du palais présidentiel n'a été enregistrée à ce stade, mais des observateurs politiques estiment que cette affaire teste la solidité du lien entre Faye et Sonko, pilier de la légitimité du pouvoir en place. Des sources au sein de PASTEF évoquent une possible médiation interne pour apaiser les tensions, tandis que l'opposition pourrait exploiter ces divisions pour critiquer la gestion gouvernementale.
Fatou Cissé Goudiaby conclut sa lettre par une ton respectueuse : "Bien respectueusement, Fatou Cissé Goudiaby, Militante et députée de PASTEF". Ce geste souligne une loyauté partisane affirmée, au service d'un projet qu'elle juge non négociable.
L'évolution de cette crise sera scrutée lors de la séance du 11 novembre, qui pourrait marquer un tournant dans les dynamiques internes de la majorité sénégalaise.




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