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Sénégal : Une campagne arachidière record en vue pour 2024-2025, avec plus de 900 000 tonnes attendues

  • Photo du rédacteur: Le Patriote
    Le Patriote
  • 28 oct.
  • 3 min de lecture
Campagne agricole record 2024 - 2025
Dakar, 28 octobre 2025 – Le Sénégal s'apprête à franchir un cap historique dans sa production agricole. Selon les premières estimations de la Direction de l’Analyse, de la Prévision et des Statistiques Agricoles (DAPSA), la campagne arachidière 2024-2025 pourrait dépasser les 900 000 tonnes de production nationale, un bond significatif par rapport aux 800 000 tonnes de l'exercice précédent.

Cette performance, qualifiée de "record symbolique" par les autorités, illustre les fruits d'une stratégie nationale axée sur la souveraineté alimentaire, portée par une coordination exemplaire entre l'État, les producteurs et les initiatives privées.


Des conditions favorables et une mobilisation collective au cœur du succès

Cette hausse prévue n'est pas le résultat d'un coup de chance climatique, mais bien d'une synergie bien orchestrée. Les pluies abondantes de cette saison ont certes joué un rôle, mais c'est surtout l'engagement des acteurs du terrain qui fait la différence. La DAPSA, organisme rattaché au ministère de l’Agriculture, souligne que cette estimation préliminaire repose sur des enquêtes de terrain menées auprès des exploitants, confirmant une augmentation de la superficie ensemencée et des rendements améliorés grâce à des intrants subventionnés.

Au premier rang de cette dynamique : le programme Souxali Sa Gokh ("La solidarité pour le développement" en wolof), lancé en janvier 2025 sous l'égide du ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Élevage (MASAÉ). Ce partenariat public-privé vise à transformer le secteur agricole en mobilisant des fonds privés pour des projets inclusifs et innovants. Parmi les contributeurs phares : l'homme d'affaires Dame Diane et l'entrepreneur Yérim Sow, chacun ayant injecté un milliard de FCFA pour soutenir l'accès au crédit, la mécanisation et la formation des agriculteurs.

 "Ces engagements illustrent la mobilisation des acteurs économiques et la volonté collective de bâtir un modèle agricole inclusif", soulignait le ministère lors de la signature des conventions en janvier.


Le ministre Mabouba Diagne sur le terrain : "La souveraineté se construit dans les champs"

C'est lors d'une tournée de suivi dans la région de Tambacounda, plus précisément à Goudiry, que le ministre Mabouba Diagne a partagé ces chiffres encourageants. Accompagné d'une délégation technique, il a visité des exploitations locales, saluant les résultats concrets des initiatives citoyennes. "La souveraineté ne se décrète pas, elle se construit dans les champs. Le colonel Sarr en est la preuve vivante", a-t-il déclaré, en rendant hommage à un ancien officier reconverti avec succès dans l’agriculture, symbole de cette transition réussie du militaire au producteur.

Cette visite n'était pas anodine : elle s'inscrit dans une série d'actions de terrain pour évaluer l'impact des réformes agricoles post-2024, marquées par la Stratégie nationale de souveraineté alimentaire (2024-2028). Ce document-cadre cible prioritairement des filières comme l'arachide, le riz et les céréales, avec des objectifs ambitieux de réduction des importations et d'autosuffisance.


Une "Brigade de la Souveraineté alimentaire" pour impliquer les anciens combattants

L'annonce la plus marquante de cette tournée ? La création imminente d'une Brigade de la Souveraineté alimentaire, fruit d'un partenariat avec le ministère des Forces armées. L'objectif : mobiliser les anciens hommes de tenue – officiers à la retraite ou vétérans – pour qu'ils s'engagent dans la production agricole. "Cette brigade permettra de canaliser leur discipline et leur énergie au service de l'agriculture", a expliqué le ministre, évoquant un vivier de compétences sous-exploitées dans un pays où l'armée jouit d'un prestige intact.

Cette initiative s'aligne sur une vision plus large : transformer les défis sécuritaires en opportunités économiques, en recyclant les compétences militaires dans des domaines comme la gestion des ressources ou la logistique agricole. Elle pourrait concerner des milliers de bénéficiaires, renforçant ainsi la résilience rurale face aux aléas climatiques et aux tensions géopolitiques affectant les importations alimentaires.


Perspectives et défis pour l'avenir

Si ces estimations se confirment, la campagne 2024-2025 pourrait non seulement booster les exportations d'arachide – principal produit d'export du Sénégal – mais aussi stabiliser les prix intérieurs et générer des emplois ruraux. Cependant, des défis persistent : la commercialisation reste un talon d'Achille, comme l'illustre la campagne précédente marquée par des retards dans les paiements aux producteurs.

Le gouvernement, sous la houlette de Mabouba Diagne, mise sur une accélération des réformes pour 2026. En attendant, cette moisson prometteuse envoie un signal fort : le Sénégal, berceau de l'arachide en Afrique de l'Ouest, est en passe de reconquérir sa place de leader agricole. Reste à transformer ces tonnes en prospérité partagée.


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