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Électricité au Sénégal : Habib Sy reconnaît la cherté et les problèmes du système Woyofal

  • Photo du rédacteur: Elhadji Falilou Fall
    Elhadji Falilou Fall
  • 6 oct.
  • 2 min de lecture
Le président du CA de la Senelec annonce une réunion d'urgence et table sur le gaz pour une baisse des tarifs à partir de 2026
Le président du CA de la Senelec annonce une réunion d'urgence et table sur le gaz pour une baisse des tarifs à partir de 2026

Dakar, le 06 novembre 2025 – Dans une rare admission des difficultés du secteur électrique, Habib Sy, président du Conseil d'administration de la Senelec, a reconnu sans détour la cherté de l'électricité et les dysfonctionnements du système de prépaiement Woyofal, lors d'un entretien accordé à Omar Gningue.


Une reconnaissance officielle des problèmes

« Quand tout le monde dit que le coût de l'électricité est cher, c'est cher. Je le reconnais »,

a déclaré le responsable, validant ainsi les griefs des consommateurs sénégalais. Concernant le Woyofal, système utilisé par 1,7 million des 2,3 millions de clients de la Senelec, il a admis :

« Quand tout le monde dit qu'il y a des problèmes sur le Woyofal, il y a des problèmes sur le Woyofal ».

Les chiffres confirment cette réalité : avec un prix moyen de 127 francs CFA le kilowattheure, le Sénégal affiche un tarif nettement supérieur à celui de la Côte d'Ivoire (87 francs CFA), soit une différence de près de 46%.


Une réunion d'urgence annoncée

Face à cette situation tendue, Habib Sy a annoncé l'organisation « dans les prochains jours » d'une réunion de crise regroupant la direction générale de la Senelec, le ministère du Commerce, les associations de consommateurs, la société Exim (fournisseur des compteurs) et la Commission de régulation de l'électricité.


L'objectif principal : améliorer la communication autour du système Woyofal. « La grande majorité de la population ne comprend pas comment cela fonctionne », a concédé le président du CA, espérant qu'une « meilleure pédagogie » apaisera les tensions et clarifiera les modalités de facturation.


214 milliards de subventions sans effet suffisant

Le responsable a révélé que l'État subventionne l'électricité à hauteur de 214 milliards de francs CFA pour l'exercice écoulé, soit environ 90 000 francs CFA par consommateur et par an. « S'il n'y avait pas cette subvention, le prix allait grimper », a-t-il justifié.


Pourtant, cette injection massive de fonds publics ne parvient pas à contenir suffisamment les prix pour les ménages, qui continuent de se plaindre de factures élevées.


Le gaz, solution pour 2026

L'espoir d'une baisse tarifaire repose sur l'exploitation du gaz sénégalais. « Le Premier ministre et le Président de la République ont donné des directives claires pour que le pays utilise son propre gaz dès 2026 », a affirmé Habib Sy.


La Senelec a déjà converti ses centrales de Bel Air et prévoit de réviser les autres installations pour qu'elles fonctionnent au gaz. « Si on en arrive là, on peut avoir espoir de diminuer le prix », a-t-il déclaré, précisant les objectifs gouvernementaux : ramener le prix de l'électricité à 80 francs CFA en 2034, puis à 60 francs CFA en 2050.


Une transition énergétique en marche

En attendant ces réformes structurelles, Habib Sy reconnaît la légitimité des réclamations populaires et s'engage à améliorer la communication et la gestion des compteurs. Le secteur électrique sénégalais, qui dispose d'une capacité de production suffisante (1 950 mégawatts) mais souffre de coûts élevés de fuel lourd et de taxes, semble engagé dans une transition décisive qui pourrait, à terme, soulager le pouvoir d'achat des Sénégalais.




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